Dans cet article
- 1. Les bénéfices de l'allaitement maternel sur la santé de la femme
- 2. 1. Les bienfaits de l'allaitement sur l'utérus :
- 3. 2. L'allaitement vous protège du cancer du sein :
- 4. 3. L'allaitement diminue le risque d'un cancer des ovaires :
- 5. 4. L'allaitement diminue le risque de dépression du post-partum (baby-blues) :
- 6. 5. L'allaitement vous prévient des maladies ou troubles cardio-vasculaires :
- 7. 6. Les effets bénéfiques de l'allaitement sur le métabolisme :
- 8. 7. Les effets positifs de l'allaitement sur les maladies chroniques inflammatoire ou auto-immunes :
- 9. 8. L'allaitement permet de réduire le risque d'ostéoporose après la ménopause :
Les bénéfices de l'allaitement maternel sur la santé de la femme
Si vous faites le choix d’allaiter votre bébé, vous lui offrez un précieux cadeau qui aura un impact positif sur sa santé à court et à long termes.
Bonne nouvelle : vous allez être récompensée de vos efforts ! Ce bel acte de générosité, cet engagement de votre part vont porter leurs fruits sur VOTRE SANTÉ aussi !
De nombreuses études ont en effet démontré que l’allaitement maternel ou le fait d’être en période de lactation a des effets positifs sur la santé au féminin et qu’aller à l’encontre de la physiologie entrainerait des désagréments à long terme.
Rappelons cette petite phrase qui en dit long sur l’impact santé bi-dimensionnel de l’allaitement maternel : « Le sein est bon pour le bébé et le bébé est bon pour le sein »
En nous appuyant sur des études récentes citées plus bas, nous allons passer en revue le rôle préventif de la lactation sur un certain nombre de pathologies que peuvent développer les femmes en post-partum immédiat ou à plus long terme.
1. Les bienfaits de l'allaitement sur l'utérus :
Meilleure tonicité, moindre risque de cancer de l’utérus et réduction de l’endométriose chez les femmes touchées. Grâce aux contractions utérines provoquées par la succion de votre bébé en post-partum immédiat, votre utérus retrouve plus vite sa taille et sa tonicité qu’une mère non allaitante. Plus vous allaiterez longtemps, plus vous serez protégée des risques de développer un cancer : une étude datant de 25 ans a montré qu’allaiter plus de 12 mois par enfant diminuait le risque de plus de la moitié, comparé à un allaitement de 0 à 3 mois. De plus, pour celles d’entre vous qui souffrez d’endométriose, l’allaitement jouerait un rôle déterminant dans la guérison ou en tout cas en diminuerait fortement les symptômes : 36 mois d’allaitement total sur une vie réduiraient les risques d’endométriose de 40%.
2. L'allaitement vous protège du cancer du sein :
On assiste depuis ces 30 dernières années à une montée en flèche des cancers du sein et ce chez des femmes de plus en plus jeunes, c’est-à-dire avant 50 ans. C’est très inquiétant or il a été démontré que la grossesse et l’allaitement avaient des effets protecteurs sur cette maladie grave qui reste, malgré les progrès en médecine, la première cause de décès féminins par cancer. Le sein atteint en fait sa maturation complète grâce à la grossesse et à la lactation. Chaque naissance diminue le risque de cancer du sein de 7% et chaque année d’allaitement le diminue de 4,3%. Au cours de la vie d’une femme ces effets positifs sont cumulatifs c’est-à-dire que plus vous avez d’enfants et plus longtemps vous les allaitez, plus vous serez protégée du cancer du sein.
3. L'allaitement diminue le risque d'un cancer des ovaires :
La grossesse et l’allaitement permettent une pause des cycles menstruels et par conséquent un nombre plus faible d’ovulations et une moins grande exposition aux œstrogènes, ce qui selon les études, aurait un effet préventif sur ce type de cancer féminin. L’effet dose est là encore significatif, c’est-à-dire que plus vous avez d’enfants et que vous les allaitez, plus vous diminuez vos risques. Une femme qui n’allaite pas aura son retour de couche en général 6 semaines environ après son accouchement alors qu’une femme allaitante peut rester des mois voire des années sans règles. Ce qui par ailleurs diminue les risques d’anémie.
4. L'allaitement diminue le risque de dépression du post-partum (baby-blues) :
Même en cas d’antécédent de fragilité psychique, les contacts en peau à peau répétés (corps nu du bébé sur le corps de sa maman ou seulement son visage et ses petites mains sur le sein) et les hormones sécrétées durant l’allaitement favorisent l’attachement de la maman à son bébé, et sa détente. Devenir maman n’est pas simple mais si on vous soutient et vous valorise dans votre allaitement vous allez vous sentir utile, essentielle même, car vous seule pouvez le faire pour le plus grand bien de votre bébé. Un sentiment de fierté et une grande force intérieure vont alors naître en vous, améliorant la confiance en votre corps et en vos compétences maternelles contribuant ainsi à diminuer les risques de sombrer dans la dépression.
5. L'allaitement vous prévient des maladies ou troubles cardio-vasculaires :
Actuellement, les taux de mortalité liés à des accidents cardio-vasculaires (infarctus, hypertension, thrombose veineuse, embolie pulmonaire, AVC..) sont considérables, c’est même devenu la première cause de mortalité dans la population féminine française ! Il existe des liens certains avec le stress, le surpoids, la mauvaise alimentation, le manque d’activité physique régulière, le tabagisme, la consommation abusive d’alcool mais le grand public connait moins les effets bénéfiques de l’allaitement maternel sur la prévention de ces maladies. Plusieurs études ont mis en évidence cet aspect fort intéressant de la lactation et là encore plus vous allaitez longtemps dans votre vie, plus vous serez protégée.
6. Les effets bénéfiques de l'allaitement sur le métabolisme :
Si vous allaitez vous brûlez davantage de calories (environ 500 Kcal par jour) et si par ailleurs vous avez une alimentation saine et équilibrée et maintenez une activité physique douce et régulière (marche, yoga, natation…) Vous perdrez plus rapidement vos kilos accumulés durant la grossesse. Des études ont d’autre part montré une influence positive sur les risques de développer un diabète de type 2, et sur la prise de poids durant la pré-ménopause et ménopause, les graisses abdominales étant bien plus importantes chez les femmes n’ayant pas allaité. Pourquoi ne pas envisager une promotion nationale de l’allaitement maternel par cette phrase : « Pour rester mince ou le devenir, allaitez.. tout simplement et le plus longtemps possible ! »
7. Les effets positifs de l'allaitement sur les maladies chroniques inflammatoire ou auto-immunes :
(ex: sclérose en plaque, maladie de Crohn, arthrite..). Il est en effet notable que le fait d’allaiter ou d’être en lactation prolonge la période de rémission de certaines maladies chroniques, là encore il s’agirait des effets d’une activité hormonale complexe améliorant le métabolisme et les états inflammatoires sans oublier cette fameuse « ocytocine », hormone du bien-être, de l’amour, du bonheur, de l’attachement, largement sécrétée durant l’allaitement. Cette hormone qui vous fait voir la vie du bon côté et qui chasse les ennuis de santé !
8. L'allaitement permet de réduire le risque d'ostéoporose après la ménopause :
Cette pathologie est caractérisée par une fragilité excessive du squelette et un risque de fractures en cas de chute. Il est vrai que vous allez mobiliser vos réserves en calcium durant la fabrication de lait pour votre bébé mais une fois le sevrage accompli, vous retrouverez une densité osseuse normale voire améliorée et il suffit là encore d’avoir une alimentation variée et équilibrée et une activité physique quotidienne en plein air pour bien fixer la vitamine D.
Il est intéressant de constater que le simple acte d’allaiter puisse avoir un tel rôle préventif sur un grand nombre de maladies graves ou chroniques et ce grâce aux effets multiples d’un cocktail d’hormones, à la fois reproductives, métaboliques et mammaires, permettant des réajustements importants du métabolisme de la femme allaitante.
Il est important aussi de rappeler que les bénéfices de l’allaitement maternel sont dose-dépendants, c’est-à-dire que plus l’allaitement dure dans le temps, et se répète au cours de la vie d’une femme, plus les effets positifs seront significatifs.
Alors n’hésitez plus ! Allaitez aussi pour vous faire du bien et à la moindre difficulté physique ou psychologique durant la mise en place de votre allaitement ou au plus long cours, faites-vous accompagner par un professionnel formé et certifié dans ce domaine pour vous permettre de trouver des solutions adaptées à votre situation.
Article rédigé par Myriam Panard, consultante en lactation certifiée IBCLC pour Lansinoh France
Sources :- Notre article dédié à la physiologie de la lactation -« Breast cancer and breastfeeding »: méta-analyse à partir de 47 études épidémiologiques menées dans 30 pays; The Lancet 2002 -« Breastfeeding:achieving the new normal » The Lancet 2016 -« Prolonged lactation and endometrial cancer », International Journal of Epidemiology 1995 n°24 -Farland LV, Eliassen AH,Tamini RR & al (2017): « History of breastfeeding and risk of incident endometriosis » -Babic A, Sasamoto N, Rosner BA & al (2020): « Association between breastfeeding and ovarian cancer risk » 13 études de cas de 1989 à 2009 -« New evidence on breastfeeding and postpartum depression: The importance of understanding women’s intentions » Maternal and child health journal (Août 2014) -« Duration of lactation and incidence of maternal hypertension » Stuebe AM, Schwarz EB, Grewen K & al (2011) -« Breastfeeding & maternal cardiovascular risk factors & outcome » Nguyen B, Jin K, Ding D (2017) -« Persistent effects of women’s parity and breastfeeding patterns on their body mass index » Borrow KL, Quigley MA, Green J, & al (2012) -« Maternal visceral adiposity by consistency of lactation » Mc Clure CK, Catov J, Ness R, & al (2012) -« Lactation duration and progression to diabetes in women across the childbearing years » Gunderson EP, Lewis CE, Lin Y & al (2018) -« Pregnancy related and breastfeeding in a contemporary multiple sclerosis cohort » Langer-Gould A, Smith JB, Albers KB, & al (2020) -« Prospective study of bone density and pregnancy after an extended period of lactation with bone loss » Obstet Gynecol 1995, n°85