Qu’est-ce que la relactation ?
La relactation est le fait de relancer votre lactation après une période plus ou moins longue d’arrêt de votre allaitement ou d’arrêt d’utilisation du tire-lait dans le cas où votre bébé ne tétait pas mais était nourri de votre lait au biberon.
Quelles sont les raisons principales d’arrêt de la lactation ?
- Débuts difficiles et découragement face à une perte de poids importante ou à une prise de poids très lente.
- Conseils de professionnels de santé de sevrer le bébé à cause d’un traitement médical non compatible ou d’une intervention chirurgicale.
- Longues séparations entre vous et votre bébé.
- Détresse du bébé au sein (grosses difficultés de prise du sein).
- Entourage non soutenant, fatigue extrême de la maman.
Qu’est-ce qui pousse les femmes à penser à la relactation ?
Bien souvent les mamans se voient contraintes de sevrer leur bébé à contre cœur, elles éprouvent dans la plupart des cas des regrets, elles ont du mal à faire le deuil de cette relation et après un temps plus ou moins long, elles veulent se donner une deuxième chance. Dans d’autres cas, elles s’aperçoivent que leur bébé ne supporte pas du tout les préparations infantiles quelle que soit la formule.
Comment relancer sa lactation ?
Voici quelques suggestions pour réussir votre projet de relactation :
- Passer le plus de temps possible en contact avec votre bébé : portage en écharpe, siestes ensemble, séances de peau à peau, massage bébé “lune de miel avec son bébé”.
- Si bébé peut prendre volontiers le sein, le lui offrir le plus souvent possible et utiliser un DAL pour lui permettre d’être rassasié (dispositif d’aide à la lactation = sonde dont une extrémité est fixée sur le mamelon et l’autre extrémité est fixée à une seringue ou plongée dans un biberon dont on aura agrandi le trou de la tétine). Se faire aider par un professionnel de la lactation pour le mettre en place. Supprimer la sucette (tétine).
- Prendre soin de ses seins et de son corps en général : massages de poitrine, alimentation saine, petites sorties quotidiennes pour prendre l’air, pratiquer une activité physique douce comme la marche, le yoga, la natation.
- Utiliser un tire-lait, de préférence en double pompage. Privilégier la fréquence d’utilisation plutôt que la durée et ajuster en fonction des résultats obtenus. Compter entre 6 et 8 fois par 24h. Les séances n’ont pas besoin d’être réparties selon un planning strict avec des intervalles réguliers. Ce qui compte c’est la stimulation des seins en combinant les mains au tire-lait et ne pas dépasser 5h entre 2 tirages une fois par jour. Certaines femmes arrivent finalement à être plus efficaces avec moins de séances quotidiennes. Le plus important est de voir les quantités totales sur 24h augmenter.
- Pratiquer le POWER PUMPING en consacrant 1h par jour pendant 2 ou 3 jours pour une petite sur-stimulation : commencer par appliquer un peu de chaleur sur vos seins puis utiliser le tire-lait pendant 20 min, se reposer pendant 10 minutes (il ne s’agit pas d’en profiter pour étendre une machine de linge ou ranger l’appartement, non, non, il faut s’allonger et fermer les yeux), reprendre 10 minutes de pompage, puis 10 minutes de repos, puis finir par 10 minutes de pompage.
- Faire une séance de réflexologie plantaire ou d’acupuncture pour redonner de l’énergie au corps et stimuler la sécrétion des hormones principales de l’allaitement : l’ocytocine et la prolactine.
- Consulter un chiropracteur en cas de douleurs chroniques au niveau de la colonne vertébrale : certaines zones clé peuvent alors être rééquilibrées pour permettre une meilleure transmission nerveuse en liaison avec la production de lait.
- Prendre des galactagogues, c’est- à- dire des substances connues pour augmenter la lactation : certains médicaments, remèdes homéopathiques, plantes ou aliments galactogènes (amandes, sésame, noix de coco, graines de courge ou de tournesol, avoine, fenouil, aneth, carvi, cumin..etc). Pour ce qui est du choix des plantes, il vaut mieux consulter un phytothérapeute ou un naturopathe qui pourra en recommander certaines plutôt que d’autres en fonction de la situation afin de ne pas interférer avec une condition médicale ou la prise éventuelle de médicaments.
- Pratiquer la méditation pour calmer le mental car celui-ci interfère souvent dans le processus de la lactation et de l’allaitement en général : adopter un esprit zen.
- Garder confiance car ce qui est encourageant c’est de savoir que les bébés sont programmés pour téter et que la lactation est un phénomène physiologique robuste.
Combien de temps prend la relactation pour revenir à un allaitement exclusif ?
Si la lactation était complète au moment du sevrage, il faudra en général autant de temps que de temps écoulé depuis l’arrêt complet de l’allaitement.
Exemple : si bébé est sevré depuis deux semaines, deux semaines seront alors nécessaires pour remettre en place l’allaitement.
Si la lactation était partiellement établie au moment du sevrage, il faudra plus de temps en fonction des circonstances mais la détermination et les encouragements de l’entourage peuvent jouer un rôle déterminant.
En conclusion, il faut savoir qu’une femme adoptant un bébé et n’ayant elle-même jamais eu de bébé, peut induire une lactation, même si ses seins n’ont pas bénéficié des changements hormonaux de la grossesse et de l’accouchement ; elle utilisera la plupart des suggestions citées ci-dessus pour parvenir à allaiter son enfant.
Vu sous cet angle, la relactation semble plus simple à réussir ?
Article rédigé par Myriam Panard, consultante en lactation certifiée IBCLC pour Lansinoh France