Tout d’abord, félicitations ! Que vous soyez complètement novice dans le domaine des bébés ou que vous ayez beaucoup côtoyé les bébés de vos amis ces dernières années, vous allez forcément vous poser beaucoup de questions et éprouver toute une série d’émotions. Vous êtes confronté à un énorme changement dans votre vie et il est normal de ressentir toutes sortes de sentiments. Cela peut être assez bouleversant, alors soyez patiente avec vous-même. Vous avez beaucoup de nouvelles choses à vivre et à apprendre et même si cela semble beaucoup, vous serez prête quand le grand jour arrivera.
Au cours des prochains mois, votre corps, vos émotions et vos relations vont subir de grands bouleversements. Des niveaux d’énergie plus faibles combinés à des niveaux d’hormones élevés peuvent entraîner des montagnes russes émotionnelles. Un soutien adéquat vous aidera à traverser ces périodes, alors assurez-vous de parler à votre partenaire, à votre mère ou à vos amis pour vous rassurer.
1. Les bouleversements de votre corps pendant la grossesse... mais aussi de votre esprit !
Certains signes précoces de grossesse sont indéniables, même si toutes les femmes ne les vivent pas de la même manière.
- Les nausées – et, oui, les vomissements – commencent pour beaucoup de femmes quatre à six semaines d’aménorrhée (SA) après leurs dernières règles. Pour la plupart des femmes, elles atteignent leur maximum vers 8 à 12 SA et disparaissent généralement entre 15 et 17 SA.
- La fatigue est un autre symptôme courant, tout comme des seins plus fermes et plus sensibles qui augmentent en taille – la plupart des femmes prennent une taille de dos et une taille de bonnet durant leur grossesse. En effet, dès la quatrième semaine d’aménorrhée, vos seins développent des canaux lactifères et des lactocytes (cellules productrices de lait), préparant ainsi votre corps à nourrir votre bébé. Ces changements physiques s’accompagnent souvent de questions et d’inquiétudes quant à la perspective de devenir mère. Essayez de vous entourer de membres de votre famille et d’amis qui vous offrent une attitude positive, en célébrant votre grossesse et en vous apportant le soutien nécessaire pour vous aider à faire face à tout symptôme difficile.
- Au cours du deuxième trimestre de la grossesse (SA 13 à 27), vous sentirez votre bébé bouger dans votre ventre pour la première fois – un moment magique qui ouvre une connexion spéciale à mesure qu’il grandit et se développe. La plupart des symptômes physiques les plus difficiles du début de la grossesse étant maintenant disparus, vous vous épanouissez ! Vous commencez à imaginer votre avenir, votre humeur est plus paisible, vous vous sentez plus connectée avec votre bébé et vous avez plus d’énergie.
- Au cours du troisième trimestre de la grossesse (SA 28 à 40), les maux de dos et les problèmes de circulation sanguine, comme l’hypertension ou la prééclampsie, deviennent gênants pour certaines femmes. Vous pouvez avoir des difficultés à vous endormir ou trouver votre sommeil alors perturbé par des brûlures d’estomac, des crampes aux jambes ou une pression sur votre vessie. Vous ressentez une certaine anxiété à l’approche de la date de naissance et vous commencez à réfléchir davantage à vos projets de naissance.
2. Prendre soin de soi pendant la grossesse
Tout au long de la grossesse, votre corps se développe et s’étire pour s’adapter à la croissance de votre bébé. Bien que l’élasticité de la peau diffère d’une femme à l’autre, prendre soin de votre peau peut aider à soulager la sécheresse et les démangeaisons associées aux tiraillements.
- Appliquez chaque jour une lotion ou une huile hydratante pour le corps, en particulier sur le ventre, les seins, les hanches et les fesses, car il existe des preuves (limitées) que cela peut également réduire les risques de développer des vergetures. Si vous avez des vergetures, n’oubliez pas qu’elles sont inoffensives et très fréquentes, et qu’elles touchent environ huit femmes enceintes sur dix.
- Prendre du temps pour faire des choses que vous aimez pendant la grossesse est bénéfique pour vous. Pourquoi ne pas vous laisser aller et vous détendre avec un massage donné par votre partenaire ou par un professionnel spécialisé dans le massage de grossesse ? Assurez-vous simplement qu’ils utilisent des produits qui hydratent efficacement et qui sont sans danger pour les femmes enceintes.
- Faire régulièrement de l’exercice pendant la grossesse est bon pour votre santé physique et peut vous remonter le moral, atténuer les états d’âme et vous aider à mieux dormir. Les activités douces, qui favorisent la circulation sanguine et réduisent les tensions, comme la natation, le yoga prénatal, le tai chi, le qi gong et la marche, sont idéales. Il est conseillé de consulter votre professionnel de la santé pour obtenir son feu vert avant d’essayer une nouvelle forme d’exercice pendant la grossesse.
- Détendez-vous : certains jours, vous aurez plus d’énergie que d’autres, alors ne vous donnez pas de mal pour votre programme de remise en forme. Évitez les situations stressantes et apprenez à vous détendre. Certaines femmes trouvent que des techniques telles que la méditation ou les exercices de respiration peuvent les aider à se calmer. Ces techniques vous seront également utiles pour préparer l’accouchement.
- Il est parfaitement sûr d’avoir des relations sexuelles pendant la grossesse, sauf si votre professionnel de la santé vous le déconseille. Il est normal que votre libido change pendant la grossesse. Certaines femmes peuvent ressentir une augmentation de l’excitation sexuelle. D’autres peuvent tout simplement ne pas vouloir avoir de relations sexuelles – tout cela est dû aux hormones. Le plus important est de parler de vos sentiments avec votre partenaire et de vous rappeler qu’il existe de nombreuses façons d’être proches l’une de l’autre.
- Environ 70 % des femmes enceintes souffrent de douleurs dorsales ou pelviennes. C’est très courant ! Si vous souffrez de douleurs dorsales ou pelviennes, de malaises digestifs ou de tout autre trouble qui perturbe votre vie quotidienne, parlez-en à votre sage-femme, médecin ou gynécologue et envisagez de consulter un kinésithérapeute, un ostéopathe ou un chiropraticien également pour vous aider à soulager vos symptômes. Choisissez une personne qui a de l’expérience avec les femmes enceintes et suivez toujours les conseils du professionnel de santé qui suit votre grossesse.
De plus en plus de futurs parents choisissent une approche holistique pour préparer l’arrivée de leur bébé. Le chant prénatal, la sophrologie (une technique de relaxation basée sur le yoga), l’hypnose, l’haptonomie (se connecter avec votre bébé à naître par le toucher) et la préparation aquatique (comme l’aquathérapie et l’exercice aquanatal) gagnent tous en popularité, alors essayez-les s’ils vous plaisent.
3. L’alimentation pendant la grossesse
En ce qui concerne votre alimentation pendant la grossesse, un seul élément est vraiment interdit : l’alcool. Même à faible dose, il peut avoir des effets néfastes sur le développement du cerveau du fœtus. L’alcool passe de votre sang dans le placenta du bébé et une trop grande quantité peut être extrêmement nocive pour son développement. Il est plus sûr de l’éviter complètement.
En ce qui concerne tous les autres aliments, faîtes vous plaisir tout en étant prudente et en veillant à une bonne hygiène. Évitez les aliments qui augmentent votre risque de contracter la listériose ou la toxoplasmose, car ces infections peuvent avoir des effets néfastes graves sur le développement du fœtus. Les plus grands risques proviennent de la viande crue ou insuffisamment cuite, du poisson et des fruits de mer crus, du lait non pasteurisé, des œufs crus, de la charcuterie, des fromages à pâte molle et des fromages au lait cru. Pensez également à bien laver fruits et légumes.
Essayez d’avoir une alimentation équilibrée, riche en fruits et légumes, en protéines et en glucides. Si vous pensez que votre alimentation ne vous apporte pas suffisamment de vitamines, votre professionnel de la santé peut vous recommander des compléments alimentaires spécifiques pour les femmes enceintes.
- Si vous êtes strictement végétarienne, et surtout si vous êtes végétalienne, il est nécessaire de prendre un supplément de vitamine B12. Cette vitamine, que l’on trouve uniquement dans les protéines animales, est vitale pour le développement du cerveau et du système nerveux de votre bébé.
- Une autre vitamine essentielle est la B9, ou folate, qui aide à prévenir les graves anomalies du tube neural, dont le spina-bifida. Assurez-vous d’en avoir suffisamment en prenant un comprimé de 400 microgrammes d’acide folique chaque jour pendant au moins les trois premiers mois de votre grossesse (et idéalement aussi avant) ainsi qu’en mangeant des aliments riches en folates tels que des légumes verts à feuilles, des haricots et des céréales complètes.
- La vitamine D régule la quantité de calcium et de phosphate dans votre corps pour favoriser le développement sain des os, des dents et des muscles. Bien que la vitamine D provienne du soleil et d’aliments tels que les œufs, les poissons gras et la viande rouge, la plupart des gens n’en consomment pas assez au quotidien. Il est donc conseillé à toutes les femmes enceintes et allaitantes de prendre un supplément quotidien de 10 microgrammes de vitamine D.
- Près de 25 % des femmes enceintes dans les pays développés souffrent d’anémie, qui peut entraîner toute une série de problèmes, notamment la fatigue, une pression accrue sur le système cardiovasculaire et un risque plus élevé de naissance prématurée ou de faible poids à la naissance. Évitez l’anémie en mangeant des aliments riches en fer, par exemple de la viande rouge, des haricots, des noix, des céréales complètes, des fruits secs et des légumes verts à feuilles. Vos tests sanguins de grossesse de routine devraient indiquer si vous êtes anémique et si vous devez prendre un supplément de fer. Si vous avez des inquiétudes, demandez conseil à votre professionnel de la santé.
Certaines études ont établi un lien entre une consommation élevée de caféine pendant la grossesse et un risque accru de fausse couche et de retard de croissance du fœtus. Il est donc préférable d’éviter le café fort et les boissons énergétiques à base de caféine.
Le tabagisme pendant la grossesse accroît fortement le risque de fausse couche et de retard de croissance du bébé à la naissance, ainsi que des anomalies congénitales et un risque accru de mort subite du nourrisson, il faut donc l’éviter sous toutes ses formes.
La prise de poids pendant la grossesse varie considérablement d’une femme à l’autre. Attendez-vous à prendre entre 11 et 18 kg, en fonction de votre corpulence, de votre régime alimentaire et de votre mode de vie. Si vous avez des nausées ou des vomissements au cours du premier trimestre, vous pouvez perdre du poids avant de le reprendre au cours des deux trimestres suivants. Si vous êtes déjà en surpoids ou si vous souffrez de diabète gestationnel, votre professionnel de la santé vous recommandera de surveiller étroitement votre alimentation.
4. Les contrôles médicaux pendant la grossesse
Selon le pays dans lequel vous vivez et selon que votre grossesse est classique ou à haut risque, vous serez suivie par un médecin généraliste, un gynécologue-obstétricien ou une sage-femme. Ils vous prescrivent une série d’analyses de sang et d’urine au cours de votre grossesse afin de détecter d’éventuelles complications. Votre partenaire peut également se voir proposer un bilan de santé, qui peut être pris en charge, en tout ou en partie, par votre système de sécurité sociale ou votre assurance maladie.
Au cours de votre premier trimestre, vous aurez un entretien prénatal précoce avec votre professionnel de la santé. Il discutera des moments clés de votre grossesse et vous expliquera les recommandations médicales en vigueur. Les rendez-vous de suivi seront décidés selon le calendrier de la Sécurité Sociale et en fonction de votre état de santé personnel, de vos souhaits et de votre plan de naissance.
Les dispositions suivantes seront généralement proposées :
- Trois échographies :
1. Entre 11 et 14 semaines après vos dernières règles, pour confirmer votre date d’accouchement, déterminer s’il s’agit d’une grossesse unique ou multiple et détecter certains problèmes de santé
2. Entre 20 et 25 SA pour vérifier que votre bébé se développe sainement et pour dépister un plus grand nombre de problèmes médicaux.
3. Entre 30 et 35 SA pour déterminer l’emplacement du placenta, la position de votre bébé dans l’utérus et le poids probable à la naissance (bien que cela ne puisse pas toujours être prédit de manière fiable). - Consultations prénatales :
Elles ont généralement lieu une fois par mois à partir du troisième mois, avec des examens complémentaires si nécessaire.
Pour votre propre santé et celle de votre bébé, vous devez suivre les conseils que vous donnent les professionnels de santé qualifiés pendant votre grossesse. Ne soyez pas tentée de vous auto-médicamenter.
5. La préparation à l’accouchement
Le choix de l’endroit où vous accoucherez dépendra de votre lieu de résidence et du niveau de risque de votre grossesse, ainsi que de vos préférences personnelles et de votre connaissance de l’établissement et de l’équipe médicale.
La plupart des pays disposent de trois catégories de maternités ou d’hôpitaux :
– Niveau 1, pour une grossesse normale
– Niveau 2, avec une unité de néonatologie, pour une grossesse à haut risque ou multiple
– Niveau 3, avec des unités de soins intensifs, pour une grossesse hautement surveillée avec un risque élevé de prématurité ou d’autres complications.
La plupart des futurs parents se voient proposer des cours pour préparer l’accouchement. Ces cours peuvent être dispensés individuellement ou collectivement, dans un cabinet de sage-femme libéral ou dans votre maternité. Il sera utile pour votre accouchement que le père du bébé ou un autre partenaire d’accouchement y assiste avec vous.
Ces séances vous donnent des informations et visent à vous rassurer sur les préoccupations que vous pouvez avoir au sujet de l’accouchement et des soins à donner au nouveau-né (par exemple, douleur, déchirure ou épisiotomie, césarienne, convalescence post-partum et alimentation du nourrisson). Certains hôpitaux proposent des séances spécialement destinées aux futurs pères et aux partenaires de naissance, car ils peuvent avoir leurs propres craintes concernant la naissance et les soins de leur premier enfant.
En plus d’être instructives, ces sessions et discussions créent souvent un lien entre les participants. Elles peuvent être un moyen pratique de trouver un réseau de soutien, et même des amitiés à long terme, réduisant ainsi le sentiment d’isolement fréquemment ressenti par les nouveaux parents.
6. Allaiter ou ne pas allaiter ?
Prévoyez-vous d’allaiter ? Il existe de nombreux mythes et malentendus sur l’allaitement maternel. Faites donc un choix éclairé en vous renseignant auprès de sources fiables. Cherchez aussi à obtenir le soutien d’autres mamans, afin de pouvoir apprendre d’elles, partager vos expériences et vous soutenir mutuellement.
Pendant les premiers jours qui suivent la naissance, vos seins produiront de petites quantités de colostrum, un liquide épais et jaunâtre tout à fait différent du lait maternel mature. Le colostrum est riche en protéines et en facteurs de croissance, et il est particulièrement riche en anticorps qui permettre au bébé de se défendre contre les gastro-entérites et autres infections. Même si vous n’êtes pas sûre de vouloir allaiter à long terme, le fait de donner du colostrum à votre bébé l’aidera à prendre un bon départ dans la vie.
L’allaitement maternel favorise également le processus de liaison en stimulant la libération d’ocytocine (l’hormone de l’amour) chez vous et chez votre bébé.
Le lait maternel est rempli de cellules vivantes et d’ingrédients bioactifs qui protègent votre bébé contre les maladies, la diarrhée, les rhumes et les infections, les otites et réduisent le risque de syndrome de mort subite du nourrisson. À long terme, les bébés qui ont été allaités au sein présentent moins de risques de devenir obèses ou de développer un diabète de type 1 ou 2 ou une leucémie en grandissant.
Pour la mère, l’allaitement réduit également le risque de cancer du sein et des ovaires, de maladies cardiovasculaires et de diabète de type 2, que vous risquez de développer tout au long de votre vie. Et plus vous continuez à allaiter, plus les bénéfices sont importants pour vous deux.
Si vous prévoyez d’allaiter, vous voudrez investir dans des soutiens-gorge d’allaitement, des coussinets, de la crème pour les mamelons et peut-être aussi dans des hauts ou des robes d’allaitement et un tire-lait.
Il est également utile d’avoir à portée de main les coordonnées d’une consultante en lactation ou d’une conseillère en allaitement, au cas où vous auriez besoin d’aide. (Une étude américaine a montré que 92 % des mères qui allaitent ont des inquiétudes dès le troisième jour.)
Vous n’avez peut-être pas l’impression d’économiser de l’argent lorsque vous achetez ces accessoires, mais les experts ont calculé que l’allaitement maternel exclusif permet à une famille d’économiser de 1 000 à 1 300 € pendant la première année de vie de son bébé.
L’allaitement maternel est également le moyen le plus écologique de nourrir votre bébé. Votre lait maternel ne nécessite ni élevage laitier intensif, ni émissions d’usine, ni transport et ni emballage !
7. L’important du soutien
Porter un enfant, accoucher et allaiter sont autant d’expériences merveilleuses à chérir. Oui, il y a des moments où vous ressentirez de l’anxiété, de l’épuisement, de l’inconfort, voire de la douleur, mais devenir parent est aussi l’une des expériences humaines les plus précieuses et les plus gratifiantes.
Assurez-vous de vous sentir en confiance et soutenue pendant cette période unique de votre vie en créant des relations solides et enrichissantes avec :
- Votre partenaire, les membres de votre famille ou vos amis proches dont vous pouvez solliciter l’aide en cas de besoin
- Un professionnel de santé de confiance qui peut vous orienter si nécessaire vers d’autres professionnels de son réseau (consultante en lactation, kinésithérapeute, ostéopathe, chiropraticien)
- D’autres femmes enceintes ou mamans qui vous réconforteront et avec lesquelles vous pourrez partager vos expériences de la maternité
Le passage de cette nouvelle grossesse à votre nouvelle vie de mère est à la fois passionnant mais aussi exigeant. En prenant soin de vous tout au long de cette aventure et en ayant du soutien autour de vous, il vous sera plus facile d’aider votre bébé à se développer au mieux depuis votre ventre et jusqu’au monde extérieur. L’accompagnement et l’entraide seront également essentiels si vous choisissez d’allaiter votre Bébé au sein.
Article rédigé par Myriam Panard, consultante en lactation certifiée IBCLC pour Lansinoh France